Si vous avez déjà eu une conversation entre femmes au sujet des règles, vous êtes sans doute rendu compte qu’en termes de protections hygiéniques il y avait souvent deux camps : tampon ou serviette.

Depuis à peine 4 ans, une troisième équipe émerge : celle de la cup commercialisée en France depuis l’année 2016.

Nous allons le voir, les protections menstruelles sont plus nombreuses qu’on ne le croit.

On peut distinguer deux types de protections : les protections internes et les protections externes ; chaque type de protection peut être à usage unique (jetables) ou réutilisable.

Nous présenterons pour chaque protection les avantages et les inconvénients que ce soit au niveau pratique, économique ou écologique.

Les protections menstruelles externes

  • Les serviettes hygiéniques jetables :

Protection externe qu’on pose à l’intérieur de la culotte, on ne la présente plus.

C’est la protection menstruelle la plus connue et la plus utilisée dans le monde.

Le site Planetoscope estime qu’on jette 1447 serviettes hygiéniques chaque seconde, soit 45 milliards par an.

Avantages :

Facile d’utilisation, c’est bien souvent la première protection qu’on adopte à l’apparition des règles.

Selon le pays, elle représente un faible coût à court terme, mais s’agissant d’une dépense qui revient chaque mois durant plusieurs années, le budget menstruel peut finir par peser.

Inconvénients :

Selon le flux et la tenue de la serviette (si elle reste en place ou non) il peut y avoir des fuites qui s’appliquent à tâcher les sous-vêtements voire les vêtements.

Beaucoup de femmes se plaignent d’irritations de la vulve et de mauvaises odeurs.

Il faut dire que sa composition est de plus en plus décriée et pour cause : parfums, pesticides, glyphosates, chlore et autres substances connues pour leurs effets cancérogènes et reconnus comme perturbateurs endocriniens.

En plus d’un danger pour la santé, la serviette hygiénique est également très polluante. Composé de matières synthétiques (plastique et dérivés de pétroles entre autres), une serviette hygiénique se dégrade au bout de 500 ans.

Alternatives :

-Les serviettes bio, aussi pratiques et absorbantes que leurs consommateurs non bio, elles sont en coton bio, sans parfum et protègent la muqueuse vaginale ainsi que démangeaisons et infections.

Selon la marque, elles peuvent être un peu plus chères ou au même prix que les serviettes hygiéniques conventionnelles ; de plus, elles sont biodégradables.

-Les serviettes lavables ont le don de cumuler bénéfice santé, économie et zéro déchet (un bon point pour l’écologie).

Leur durée de vie est de 5 ans.

Plusieurs marques proposent des petits sacs hermétiques afin de stocker les serviettes utilisées quand on n’est pas à la maison et pouvoir les transporter en toute sérénité (encore faut-il passer le cap psychologique).

Elles demandent un certain investissement de départ, car il faut compter 15 euros minimum pour une serviette et en avoir suffisamment pour un cycle entier.

Cette solution ne sera malheureusement pas adéquate pour les femmes SDF, car il est nécessaire d’avoir un point d’eau pour les laver et un endroit où les laisser sécher.

  • Les culottes menstruelles :

C’est une culotte lavable composée de plusieurs canapés de tissus absorbant le flux sanguin. Réutilisable, elle a une durée de vie pouvant aller jusqu’à 7 ans.

Il existe plusieurs modèles qui s’adaptent à différentes morphologies et à l’intensité du flux.

Commercialisée aux États-Unis depuis 2014, il a fallu attendre 2017 pour qu’une entreprise française se lance dans l’aventure.

Le marché de la culotte menstruelle est en plein essor, en effet depuis 2017, plus d’une dizaine de marques françaises sont apparues.

Avantages :

Elle est aussi absorbante que 3 tampons, sa composition est généralement sans controverse (du moins pour les marques françaises), et elle est zéro déchet.

Économique à long terme, car elles ont une durée de vie de plusieurs années.

Inconvénient :

Pas suffisamment absorbante si vous avez tendance à avoir beaucoup de caillots lors de vos règles.

Celles qui ont des règles hémorragiques ne tiendront pas toute une journée avec la culotte menstruelle.

Pas très pratique quand on est au travail de devoir changer de culotte et il faudra en plus stocker et transporter la ou les culottes déjà utilisées.

L’investissement de départ est assez onéreux.

Il faut compter entre 30 et 70 euros pour une seule culotte, donc si vous achetez 5 culottes pour un cycle complet le montant s’élèvera au minimum à 150 euros (soit plus que le budget annuel moyen dédié aux protections jetables).

Elles doivent avoir un point d’eau pour les laver, et il faut les laisser sécher à l’air libre. Ces conditions sont difficilement accessibles aux femmes qui vivent dans la rue, dans le foyer d’hébergement ou dans leurs voitures.

  • Les pétales interlabiaux

C’est plus un complément de protection menstruelle qu’une protection à part entière.

Le pétale interlabial est un petit morceau de tissu absorbant en forme de pétale d’où son nom. On l’insère entre les lèvres et il permet de ralentir l’écoulement du sang ou de mieux le diriger afin que la protection externe ait le temps de l’absorber.

Avantages :

Abordable, le lot de 3 est à moins de 4 euros et écologique, car lavable et réutilisable.

Inconvénient :

Ne s’utilise pas seul de plus il faut faire attention à l’enlever avant qu’il ne tombe quand on va aux toilettes.

Les protections menstruelles internes

Nous ne pouvons pas franchir les protections internes sans parler du choc toxique.

Le choc toxique ou syndrome du choc toxique est un phénomène rare (une vingtaine de cas comptabilisés en 2020), mais extrêmement grave pouvant mener jusqu’à l’amputation, le coma et parfois la mort.

Il est provoqué par une bactérie, le staphylocoque doré qui est naturellement présent chez environ 30% de femmes.

Avec une protection menstruelle interne, le sang stagne dans le vagin à une température propice à la prolifération du staphylocoque qui va alors libérer des toxines dans le sang et attaquer les organes. Le système immunitaire se défend alors violemment et la victime va manifester des symptômes d’état grippal grave : fièvre, maux de tête, déclencher, vomissement et parfois éruption cutanée.

Pour rappel, ce risque existe avec toutes les protections internes, car c’est le fait de garder le sang des règles dans le vagin plusieurs heures qui révèlent les conditions de développement de la bactérie responsable du choc toxique.

Pour limiter les risques, il est conseillé de :

-toujours se laver les mains avant d’enlever ou de mettre sa protection interne, quelle qu’elle soit.

-changeur/vider la protection toutes les 4 heures, 6h maximum

-évitez de les porter la nuit pour ne pas dépasser les 4h (même si certaines marques vous encouragent à le faire)

  • Les tampons :

Protection interne jetable, on l’insère dans le vagin pour qu’il absorbe le sang des règles; il est composé principalement de cellulose et de coton.

Avantages :

Pratique, il permet de nager , de faire du sport et de la gymnastique sanss car il tient en place soucieux à la serviette hygiénique qui peut bouger et n’est pas étanche.

De plus avec un tampon il n’y a pas de fuites, ni d’odeurs désagréables.

Inconvénients :

Les premières fois ça peut être un peu inconfortable d’insérer un tampon, tout dépend si on est à l’aise avec son corps ou non, mais les tampons avec applicateurs facilitent la tâche.

Il est aussi polluant que la serviette hygiénique, sa fabrication en coton nécessite une grande consommation d’eau et il faudra compter entre 400 et 500 pour qu’il se dégrade.

Il a tendance à assécher le vagin et on lui reproche la même chose qu’aux serviettes hygiéniques à savoir sa composition problématique.

En effet, pour que le coton qui compose le tampon soit blanc, les industriels usent du chlore et d’autres agents blanchissants dangereux pour la santé.

De plus, depuis ces 15 dernières années, on remarque une hausse inquiétante des chocs toxiques liés à l’utilisation de tampons.

Toutefois, selon une étude publiée en mars 2020 et notamment sur 180 femmes, la hausse des chocs ne serait pas due à la composition des tampons, mais à leur mauvaise utilisation, notamment le fait de les garder plus de 6 heures consécutives.

Alternative :

-Le tampon lavable

C’est une bande de tissu en coton bio qu’on enroule sur elle-même et qu’on insère dans le vagin pour absorber les menstruations. Comme les tampons jetables, le tampon lavable a une petite ficelle pour faciliter sa sortie.

Ils sont généralement vendus par lot de 3 ou 8 et dans une gamme de prix allant de 8 à 25 euros.

Comme toute protection lavable, elle nécessite d’avoir accès à un point d’eau et de pouvoir les laisser sécher.

  • Les éponges menstruelles (éponges de mer):

Présentée comme une alternative aux tampons, l’éponge est en polyuréthane pour la version synthétique ou en éponge de mer pour la version naturelle.

Il faut l’humidificateur avant de la presser pour l’insérer dans le vagin où elle retiendra les menstruations.

Elle se garde 4 à 6h et il faut rincer d’abord à l’eau froide puis laver avec de l’eau chaude et du savon.

Avantages :

Elle est confortable et encore plus pratique qu’un tampon, car elle permet d’avoir des rapports sexuels tout en retenant le sang.

Attention ! Ne pas confondre avec l’éponge contraceptive, l’éponge menstruelle ne vous protège pas d’une grossesse non désirée.

L’éponge naturelle peut être utilisée durant 8 à 10 mois, il faut compter un investissement de 14 euros minimum le lot de 3 éponges; de plus, elle est biodégradable, vous pouvez donc la mettre au compost si vous en avez un.

Inconvénients :

Il n’y a pas de fil, il peut être difficile de l’enlever, il faudra aller la récupérer et cela demandera une certaine dextérité.

Beaucoup de femmes se tournent vers les éponges, car elles cherchent des alternatives naturelles dans un souci de santé et d’écologie. Toutefois, l’éponge comporte également des risques. En effet, une étude menée aux États-Unis dans les années 90 a révélé qu’elle contenait des traces de sable, de bactéries et de moisissures.

Depuis les industriels utilisent des procédés chimiques lourds pour nettoyer avant de les mettre en vente, cependant il y a toujours un risque qu’un fragment d’éponge se détache et stagne dans le corps en développement des germes et des bactéries.

Comme pour toute protection interne, il y a un risque de développer un choc toxique.

  • La coupe ou coupe menstruelle :

C’est un petit entonnoir en silicone qui se place à l’intérieur du vagin pour le chant des règles.

On la garde 4 à 6h maximum, au cours de la journée, il faut la rincer à l’eau claire et l’essuyer avant de la remettre. Il est conseillé de la stériliser à l’eau bouillante à chaque fin de cycle.

Selon les marques, il peut y avoir 4 tailles de disponibles en fonction de l’abondance du flux, mais aussi d’autres critères tels que le fait d’être sexuellement actif ou d’avoir déjà accouché par voie basse ou non (entre autres ).

Avantage :

Le plus gros avantage est sans aucun doute le rapport qualité/prix, car on trouve des cups à partir de 5 euros et elle a une longévité de 5 à 10 ans.

C’est pour cela qu’elle est plébiscitée par les adeptes du zéro déchet.

La coupe menstruelle permet d’être libre de ses mouvements sans risque de fuite.

Inconvénient :

Il faut être suffisamment habile et à l’aise pour l’enlever et la vider sans vous en mettre plein les mains malgré la tige destinée à faciliter la sortie.

Vous devez la rincer à l’eau (sans savon) et l’essuyer, ce qui n’est pas pratique dans les toilettes publiques.

Il est important de stériliser une fois par mois afin d’éviter les infections, cette protection s’adresse donc aux femmes qui ont un domicile fixe.

Beaucoup de femmes sont passées à la coupe menstruelle par peur du choc toxique lié à l’utilisation des tampons.

Ou la tasse comporte également un risque de développer un choc toxique.

  • Hors catégorie : le flux libre instinctif

Enfin, on y pense peu, mais la pratique du flux libre est un sujet depuis plusieurs années sur Internet, notamment sur les blogs et Youtube.

Cela consiste à ne porter aucune protection et d’aller aux toilettes pour libérer son flux menstruel aux toilettes.

Il faut savoir que le sang des règles ne s’écoule pas en continu, mais par phase, il oscille entre des phases d’écoulement et des phases de repos ; il est donc totalement possible de se passer de protections menstruelles.

En plus de se libérer des protections hygiéniques, les adeptes ont remarqué une baisse de leur flux et des douleurs liées aux règles.

Si vous êtes tenté d’essayer d’aborder chez vous, cela peut prendre plusieurs cycles avant de maîtriser la technique sans accident, car elle demande une écoute réelle de son corps.

N’hésitez pas à tester différentes protections pour voir celle qui vous convient le mieux.

Nous avons chacun nos modes de vie, nos habitudes et nos préférences, l’essentiel est de trouver la ou les protections qui seront efficaces pour vous en faisant attention à préserver votre santé.